25/8/07
Chers Amis,

 

Merci encore de votre soutien pour le PBP 2007! Je suis très heureux d'avoir effectué et bien terminé le PBP - ce fut un voyage de rêve. Parti avec le 2eme paquet (en 500eme position), à 20h15 lundi 20 août, je suis arrivé à Brest le lendemain à 19h10 ( 27,5 km/h ), en 65eme position au total et en 4eme ou 5eme position du 2eme paquet. Avec le vent de 3/4 face, tous les groupes avaient explosé ; j'avais roulé dans de petits groupes, seul ou à deux, pendant 400 km . A partir de Fougères, les conditions étaient telles qu'il nous paraissait impossible, aux cyclistes qui se trouvaient dans le premier groupe du 2eme paquet, de simplement relier Brest. Ainsi, j'ai senti bien avant Brest que l'effort, seul ou à deux, face au vent, avec cette pluie incessante, était trop fort pour pouvoir enchainer le retour sans dormir, comme je l'avais prévu. J'étais sûr que j'allais être à la dérive après une deuxième nuit sans sommeil. Du coup, j'ai dormi dans ma belle-famille à Brest, avant de reprendre le chemin mercredi matin à 6 heures. J'ai ensuite roulé à 30 km/h de moyenne jusqu'à Fougères, avec trois Nîmois, avant que la tendinite du tendon d'Achille droit, qui m'avait empêché de terminer le PBP en 2003, ne se réveille. Roulant seul ensuite, j'ai trouvé un rythme de croisière ( 18 km/h ) où la tendinite est restée stable, avant de pouvoir de nouveau prendre des relais appuyés à 200 km de l'arrivée. C'est là, au début de la troisième nuit, qu'il m'est arrivé de reprendre un certain nombre de cyclistes qui avaient été à Brest en même temps que moi, sans faire ensuite une pause prolongée (pour l'un deux, nous avons même dû appeler l'ambulance à 20 km de l'arrivée, il ne voyait plus rien et avait roulé, la tête avant, dans une voiture arrêtée...). A 80 km de l'arrivée, j'ai croisé une cycliste de Lannion en difficulté, et je l'ai accompagnée jusqu'à Paris, en perdant plusieurs heures, certes, mais en étant témoin d'un véritable acte de bravoure. Si vous roulez un peu en retrait ou en arrière au PBP, vous voyez ainsi de nombreuses choses extraordinaires, des drames humains et des expériences limites que je n'oublierai jamais. C'est sur ces 100 derniers km que vous voyez que le PBP est une épreuve qui porte le corps humain à ses limites. Je suis arrivé à Paris un peu après 14 heures jeudi (66 heures au total). Ce PBP m'a également montré, en comparaison avec le Bordeaux-Paris 2006 où j'avais terminé 14eme, que c'est sur 600 ou 800 km que je peux m'exprimer à ma manière, puisque je ne peux pas m'empêcher de prendre des relais sans calculer en permanence les forces dépensées, ce qui est au contraire impératif si on veut rouler devant pendant toute la durée du PBP. Ces prochaines années, je pense ainsi me concentrer plus clairement sur les courses de 600 km environ, sans exclure de refaire le PBP, mais plutôt pour rouler en équipe avec un ou plusieurs collègues. Merci encore pour votre soutien pour les participants du PBP !
A très bientôt,
Robert Fleck
Lannion et Hambourg